Jean-Claude Biguine, massacre à la tronçonneuse !

Il y a quelques temps, j’ai pris l’initiative tout à fait improbable et inattendue d’aller chez le coiffeur. Aussi tôt fait, aussi tôt regretté. Car comme je l’ai  justement dit, j’avais décidé d’aller chez le coiffeur, pas chez un terroriste du cheveu, ni une sadique des ciseaux. Et pourtant…

Allergique. Je suis littéralement allergique aux coiffeurs. A peine le seuil de leur salon franchi, ils toisent ta crinière d’un air catastrophé ; t’obligent à porter cette espèce de peignoir totalement informe ; t’escortent jusqu’au shampoing comme s’ils allaient te faire le massage du siècle alors que ta nuque vit juste ses derniers instants ; observent les yeux exorbités ce qu’il reste de tes précédentes colorations – et, puisque le miroir est juste en face, tu ne manques bien entendu pas une seule miette de leur air abattu – ; te flanquent une serviette ridicule sur la tête – le peignoir, ça ne suffisait pas…

Puis, alors que tu reprends à peine ton souffle, ils t’installent curieusement à l’autre bout du salon alors que tous les sièges croisés en chemin sont inoccupés. Mystère. Enfin vient le coup de grâce.

«-Ohlala… ça fait combien de temps que vous n’êtes pas allez chez le coiffeur ?

-Et bien la dernière fois c’était ce matin, tu vois, je suis pleine aux as et j’ai rien à faire alors je reviens… Non. Tu vois bien bécasse que j’ai pas l’air franchement à l’aise et que par conséquent, je ne viens pas souvent ! En plus, je viens juste de te dire que je voulais me laisser pousser les cheveux, je veux seulement que tu me fasses les pointes.»

Ah ça, les pointes. Il faut savoir que les coiffeurs et nous-mêmes, êtres humains, n’avons pas la même conception des «pointes». C’est un peu comme l’âge des chats, 1 an = 9 ans. 1cm = 9cm (dommage que cela ne marche pas pour les mecs…).

«-Oui mais, mademoiselle, si vous voulez les laisser pousser, il faut les couper tous les mois».

La logique imparable des coiffeurs.

«-Bon d’accord, et bien coupe, mais juste deux centimètres… Pas plus, ok ?

-Oui mademoiselle».

Et là, j’ai vu ma vie toute entière défiler devant mes yeux. 2cm = 18cm. Les prunelles meurtries, les mains agrippées au siège, au bord de la syncope, j’étais à un stade assez avancé de décomposition, jusqu’à ce qu’elle ose : «Je n’ai pas beaucoup coupé !». J’avais envie de deux choses : mourir, et la tuer d’abord. «Si j’avais coupé tout ce qui était abimé, vous n’auriez plus de cheveux». Vas-y, rajoutes-en une couche et tu ne regarderas plus ta paire de ciseaux de la même façon.

Non seulement elle venait de me ratiboiser, mais aussi d’anéantir totalement mon semblant de vie sociale. «Ma chérie, la prochaine fois que tu veux te couper les cheveux, ne le fais pas toi-même, va chez le coiffeur !». Merci papa. Le plus douloureux fut le passage en caisse, et de payer 40€ pour cette boucherie. Je lui ai tout de même posé une ultime question : «c’est votre métier que vous détestez, ou bien vos clientes ?»

 



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9 Comments Leave yours

  1. Bon ben c’est officiel, cet article passera dans mon « Vu sur le web » de la semaine prochaine!

    Bonne continuation BATARDE!

    • Une bâtarde #

      Wouuuuuu !!! Je suis flattée ;)

      Merci Biglittleboy (je vais t’appeler « Mister Big » si ça continue ^^)

  2. Justine #

    T’es juste trop poilante !

  3. Alexou #

    J’aime la phrase de Papa Cabedoche… lol

    • Une bâtarde #

      Daddy is the best ever !

  4. Tu lui as vraiment posé la question ?! J’adore ! :)

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