Ça y est, blouson de cuir vient de te quitter, t’as loupé ton permis et ta mère vole les jeans de ta garde-robe. Fermée à double tour dans ta chambre, t’es prête à dévaliser le frigo et écouter jusqu’à usure la discographie de Kyo en regardant ton plafond. Typologie des gens tristes.

Quand j’étais gamine, j’aimais bien qu’on me dise « non ». Sur le coup, je hurlais tripes et boyaux avant de claquer la porte et de pleurer à chaude larme en jurant que jamais, plus jamais je ne parlerai à ces gens-là (mes vieux). Mais au fond de moi, j’aimais bien bouder. C’est vachement plus marrant que d’être content. Aujourd’hui, je suis sûre que c’est cet état là, bien confortable, qui nous pousse à déprimer chaque fois qu’on en a l’occasion. On a beau dire qu’on est au fond du trou et que c’est la fin des haricots, en vérité on aime bien ça.

D’ailleurs, j’ai envie de tuer toutes mes copines au fond du gouffre qui osent me dire : « ça va pas terrible en ce moment, je sors plus de chez moi, je passe mes journées devant la télé à dormir et manger des chips ». Oh, pauvre petit moineau…

Oui, car dépression = dormir. Et franchement, je ne vois pas pourquoi on irait chercher plus loin. Ça  me fait penser à ces meufs de mauvaise foi qui, après une dispute, balancent : « Ok ! Puisque c’est comme ça, je vais me coucher ! ». Noooon déconne ? Comment leurs mecs sont censés réagir ? « Merde, elle va se coucher, c’est trop inconfortable, comment va-t-elle gérer sa tristesse ? » Et puis franchement, qui dirait « Ok ! Puisque c’est comme ça, je reste debout ! ». Allo…

Et c’est pas tout. Dépression = grignotage. Pourtant, s’il existait un mystérieux facteur diminuant l’impact des graisses et sucreries en période de déprime, j’aimerais qu’on me tienne au courant. Mais pour l’instant, la vérité est que nous agissons en tout état de cause. Et c’est ça qui est bon ! Admettons que tu viennes de te faire larguer. A priori, plus personne ne te verra à poil les prochaines semaines à part ton chat. BANCO !!!!!

Tu ta balades en pyjama toute la journée et Prince de Lu, ton nouveau mec, n’y voit que du feu. Ça vaut tous les blousons de cuir du monde – toutefois, rien ne garantit que tu rentreras dans le tien après. Encore une bonne raison de déprimer…

La déprime, c’est aussi l’occasion d’avoir le syndrome de la musique triste. Tu vas ENFIN pouvoir écouter toutes ces musiques stupides dont tu te prives le reste du temps. D’un autre côté, qui a franchement envie d’écouter la Compagnie Créole alors que blouson de cuir vient de se barrer et qu’on s’engraisse à vue d’oeil ? Et c’est pas Rock Voisine, seul sur le sable les yeux dans l’eau, qui dira le contraire.

Pour commencer, tu as William Sheller avec Un homme heureux – c’est vrai qu’il pète la forme celui-là ! D’ordinaire, les chauves dépressifs ça te fait plutôt marrer, mais là curieusement tu te sens super proche de lui. Et tu remercies le monde d’avoir inventé les chauves dépressifs qui jouent du piano.

Après les chauves dépressifs, t’as aussi la kaïra du 93 rejetée par la téci t’as vu. C’est là qu’NTM intervient et que tu t’imagines appuyer sur la gâchette. Apologie du suicide. Trop intense. Puis tu redescends d’un cran avec Grand Corps Malade et Les trajets en omnibus. Ah non c’est pas ça ?

Enfin, Jeff Buckley prend le relai avec Lover you should’ve come over. Mais je vais m’arrêter là. On touche pas à Jeff. Please.

Bref, la déprime offre une infinie de possibilités qu’il est si bon d’explorer. Ça me fait penser qu’il fait super moche en ce moment sur Paris, ça m’fout le seum. Je vais me coucher. Et surtout, ne m’appelez pas, ça va pas fort en ce moment.

Toi aussi quand tu es triste, vogue sur un matelas

et toi, qui regardes ton caca, manges tes crottes de nez et renifles ta petite culotte… Je vous vois !

Quand j’étais petite, j’étais fascinée par certaines activités de mes camarades de classe. Je n’oublierais jamais ces heures entières, en classe, à épier leurs moindres faits et gestes…Il n’y a rien de plus jouissif que de surprendre un gobage de crotte de nez. Aujourd’hui, je me demande ce que sont devenus ces enfants qui mangeaient leurs crottes de nez ? Est-ce qu’il se font toujours un ptit kiff en loosdé, entre deux réunions ? Quels sont leurs réseaux ?

Dans le fond, et même si je ne suis pas un exemple (j’adore, par exemple, m’arracher les croûtes, trop bandant) je me suis toujours demandée ce qui pouvait inciter ces gens-là à manger leur crotte de nez. « Waou ce Mickey c’est du lourd ! Merde je sais pas où je vais le mettre maintenant… Bah tiens je vais le manger ! » Allo ?!

J’avoue qu’une fois, par mégarde, en croyant manger une miette de pain tombée sur mon bureau, j’ai réalisé au dernier moment qu’il ne s’agissait finalement pas d’une miette de pain. J’adhère à fond au grignotage low-cost – une crotte de nez, ça coûte pas grand-chose – mais ce goût affreux a fini de me convaincre  que ce qui était dans mon nez resterait dans mon nez. Ou irait, à la limite, sur mes doigts – parce que se curer le nez, en revanche, est juste démentiel. C’est fou toute la diversité qu’offre notre museau !

…et il n’est pas le seul. Certains, par exemple, ne peuvent se résoudre à jeter leur papier dans la cuvette sans en avoir vu le contenu. Et ça, je comprends déjà mieux ! Il n’y a rien de plus fascinant que le caca !

D’ailleurs, je trouve que le moment précis où tu chies est une véritable offrande du ciel, avec une infinie de possibilités : le ghost, par exemple, que tu sens passer, vois sur le papier, mais a disparu dans la cuvette ;  le perfect, que tu vois dans la cuvette mais pas sur le papier ; l’inépuisable, que tu essuies sans relâche mais qui est toujours là ; le « coucou c’est moi », qui te prend par surprise lorsque tu penses avoir fini ; ou encore la marmotte, qui tape au fond du terrier mais qui, à ton grand dam, ne sort jamais, et sa copine l’élastique qui s’arrête en plein chemin… Tu as beau sauter sur place, elle reste là, à moitié dehors, à moitié dedans, détente.

Bref, ceux qui s’enferment dans leurs chiottes avec leur iPhone jusqu’à s’engourdir les jambes n’ont rien compris : savourez ce pur moment de délectation !

Il y a quelques années j’ai découvert que le vomito était, lui aussi, particulièrement captivant. C’était un lendemain de fête et, au lieu de s’adonner aux joies du Napalm – tu sais, quand tu as trop bu la veille et que tu éclabousses la cuvette  – Rudolph avait cette fois-ci la nausée. Quand elle a enfin rendu son repas de la veille (oui, Rudolph est une fille) je suis tombée nez à nez avec un véritable roman. Oui, Rudolph avait mangé un plat de pâtes alphabets.

Bref, nous êtres répugnants, avons encore bien d’autres occupations, et il ne faut pas croire que les filles ne s’en donnent pas à cœur joie ! Dame nature nous a offert un vrai parc d’attractions : manger ses ongles (pour les moins courageuses), se faire les fourches (pour les plus patientes, ça prend un temps fou, mais ça fait des petits zébulons c’est merveilleux !) , regarder attentivement son tampon (genre tu ne l’as jamais fait…) et, surtout, péter un bouton : LE TRUC LE PLUS KIFFANT DE TOUTE LA TERRE !

Certains ont la chance d’avoir des points noirs aussi, d’autres ont carrément un cocktail de comédons… Quelle idée d’investir dans le Roaccutane, quand t’as une montée de magma ad libidum ! Mais on sait, dans le fond, que tu finis toujours par choisir le sébum.

Ah oui aussi : tous ceux qui font tomber leur biscuit par terre et le mangent avant d’ajouter « il n’a pas touché le sol plus de 4 secondes donc, potentiellement, il est propre ! » , vous êtes priés d’assumer d’être un souillon.

Je ne sais pas vous, mais pour moi les dimanches sont ce qu’il y a de plus tristes AU MONDE. Déjà le matin ça va pas fort mais alors dès que 7 à 8 commence et que je vois la gueule de Roselmack, c’est  l’angoisse assurée. J’en arriverais presque à me hâter d’être lundi…

…mais bon faut pas trop demander non plus.

Au mieux, il existe des parades pour passer un dimanche sympa. Sauf que le monde est une telle conspiration, qu’il faut toujours un truc pour « annuler » la dite parade. C’est la contre-parade. C’est comme le contre-kems, sauf que c’est avec la parade et c’est moins marrant.

Je m’explique :

Parade numéro 1 pour passer un dimanche sympa : parc Monceau, petit oiseau, cuicui…

• Contre-parade Parc Monceau flânage, petit oiseau, cuicui : si t’es pas au courant qu’il est mort, il est mort le soleil c’est qu’il y a un truc qui cloche chez toi.

Parade numéro 2 pour passer un dimanche sympa : mégaupload.

• Contre-parade Mégaupload : bon bah là aussi pas besoin que je te fasse un théorème de Pythagore.

Parade numéro 3 pour passer un dimanche sympa : love to love to baby, sex, petit oiseau, cuicui…

• Contre-parade love to love to baby, sex, petit oiseau, cuicui : Euro 2012.

Y a aussi la parade Mickey mais on va éviter d’en parler…

Une fois le lundi au soleil arrivé, tu organises la semaine dans ta tête en fonction d’une seule et même journée : le VENDREDI. Le vendredi, c’est le paradis, le jardin d’Eden hebdomadaire, la libération des 35 heures au firmament… Et ce depuis que t’es tout petit et même si c’était le jour où tu bouffais du poisson pané.

Toute la semaine, tu te prépares mentalement au vendredi et anticipes soigneusement la grosse mine que tu vas te mettre : « ce soir je me couche tôt » ; « demain je mange une salade » ; « tiens, et si j’allais me faire un ptit jogging »… Toutes ces tentatives qui accouchent de lamentables échecs.

En vérité, le vendredi te fait des petits coups de putes toute la semaine : surtout le jeudi où tu te surprends, plusieurs à fois, à te répéter « ce soir, je suis en week-end !!!!!!!!! Hihaaaaaaaa ! » Jusqu’au moment fatidique où tu t’aperçois que ce jeudi a beau ressembler à un vendredi mais, non, c’est bien un jeudi de merde.

Heureusement, il existe aussi des parades pour dédramatiser des jeudis qui ressemblent à des vendredis mais qui sont définitivement des jeudis. Et là, je peux JURER qu’il n’existe AUCUNE contre-parade. En revanche, il y a des effets secondaires terribles aux parades pour dédramatiser des jeudis qui ressemblent à des vendredis.

Parade numéro 1 des jeudis qui ressemblent à des vendredis : happy-hour.

• Effet secondaire terrible à la parade happy-hour : the walk of shame, à 4h du mat pour retrouver le chemin de ta maison.

Parade numéro 2 des jeudis qui ressemblent à des vendredis : happy-hour.

• Effet secondaire terrible à la parade numéro 1 : the walk of shame, à 4h du mat pour retrouver le chemin de ta maison.

Oui, force est de constater qu’il n’y a qu’une seule et unique issue aux jeudis qui ressemblent à des vendredis…

…et une seule et unique parade aux vendredis matins : PARACETAMOL.

Ouais, le we commence toujours bien  - et tu viens accessoirement de niker ton vendredi soir.

Tes pointes disent merde à la vie ? T’as les racines en jachère et ta brosse ressemble à une anémone de mer ? Bref, si toi aussi t’es un Luka Rocco Magnotta du tif et que ta vie capillaire est un enfer…

Mère nature m’a faite blonde. Mais pas blonde genre Gisèle Bundchen. Plutôt blonde comme ton cendrier. Un  peu terne, un peu fade, un peu cancéreux du cheveu. Ça n’a pas toujours été comme ça : dans l’enfance, j’avais une crinière de feu. Rien à envier à ma poupée Barbie – qui a vite viré néo-punk soit dit en passant…

Evidemment, il a fallu qu’à l’adolescence je veuille dire NON.

« -Tu as de beaux cheveux !

-Non merci.

-J’adore ta couleur !

-Non merci.

-La vache ! T’en as de la matière !

-Non merci

-Ce soir ya Star Academy !

-Ta gueule. »

Je me suis teinte les cheveux en rouge. Evidemment, j’étais un peu une tapette à l’époque et j’avais utilisé cette espèce de coloration « qui part au lavage » en mousse. Tu parles d’une coloration qui par au lavage ! Deux semaines après j’avais les cheveux orange. Un mois après ils étaient roses. Je vivais dans un couvent.

Plus tard en rencontrant Roxy, j’ai découvert qu’on pouvait volontairement se teindre les cheveux en rose. Oui oui ça existe…

Heureusement, Jean-Louis m’a sauvée. Jean-Louis David, tu sais, le pharaon des cheveux. Mais comme j’aime bien tout foutre en l’air, peu de temps après j’ai recommencé.

J’ai décidé de tout couper. Et de me teindre les cheveux en noir. J’avais le carré plongeant le plus dark de toute la région PACA – c’est dire ! Ma mère a fait un AVC sur place. J’usais de tous les arguments pour faire passer la pilule. Je lui ai même dit qu’en brune, je me faisais moins brancher par les wesh du coin qui, il faut le dire, triquent à la vue de n’importe quelle tignasse oxygénée. « Blondasse » quoi. Argument – véridique – qui, au terme de quelques semaines de pratique est devenu :

« -Ma fille s’est teinte en brune pour s’enlaidir. Pas vrai ma chérie ? C’est toi qui me l’as dit ! »

Comment te dire…

Mon père, qui aime bien contredire ma mère, était raide fan. Evidemment, j’écoutais Indochine et HIM à l’époque. J’ai toujours eu la couleur de cheveux qui allait avec la musique, classique. (Pas « musique classique », « musique » virgule « classique ». Bref je me comprends).

Avec mes yeux bleus, je faisais des ravages. Mais très vite, c’est mes cheveux qui ont le pris le relai. Les racines blondes qui apparaissent sur le noir me donnaient quelques années de plus, un truc comme 70 ans quoi. Puis à force d’aller chez le coiffeur est d’entendre « d’ici quelques mois, vous serez de nouveau blonde, heureusement que je suis là ! » (traduire : « tu sais pas ce que tu veux pov ‘ fille, mais c’est pas grave, grâce à toi je vais pouvoir finir ma piscine… ») j’ai fini par céder. Sur les résidus de noir délavé devenus châtain fumier devenu roux canidé… j’ai fait des mèches blondes. Belle gosse.

Mais je n’ai pas tardé à récidiver, l’année d’après j’étais à nouveau brune et puis…j’ai rencontré Rastafari. Et sa bande de potes en chemise bariolée. Je me suis faite des dreads, ZION ! Curieusement, en me voyant ma mère a revécu ses années Joplin et m’a dit :

« Ca va, c’est pas trop moche, tu me roules un ptit cône ? ».

Comment ça se passe…

Puis j’ai fini par grandir. Enfin presque ! Parce que je ne peux pas m’empêcher de changer de tête, c’est viscéral, j’ai besoin de ma dose d’ammoniaque, sinon je serre. En ce moment, je suis dans ma période Bree Van De Kamp – je me prépare pour le Nouveau Mexique.

Ma mère ? Tant que je ne suis pas blonde, elle ne sera jamais de mèche. ;)

Avant j’étais varoise. Aujourd’hui je vis à Paris. Dans le fond, je suis toujours un peu varoise, mais pas vraiment parisienne. En fait, je suis bien pire…

Il y a encore quelques années, si on m’avait dit que je déménagerai à Paris, j’aurais explosé de rire et me serais mordue la joue gauche avec une molaire bunodonte avant de me vidanger de toutes mes globules blanches et de succomber à une hémorragie externe d’origine traumatique. Bref, j’aurais sacrément sali la moquette quoi. Et très mal réagi à l’idée d’aller à Panam aussi.

Mais il faut croire que les mentalités changent avec le temps, puisque je vis bel et bien à Paris aujourd’hui – ouais, une fois qu’on est à Panam on dit plus Panam. Faut pas déconner avec ça. Quant à mes artères et mon système immunitaire, j’ai un doute parfois. J’ai toujours cru qu’on l’écrivait avec un « h ». Sauf qu’ »himmunétaire » c’est pas Français. Ni parisien.

C’est Guillaume, mon BBF qui m’a montée en caisse – pas au sens littéral du terme hein. On a mis 9 heures pour arriver, et 15 pour se garer. Il était fier d’être là pour mon arrivée au Grand Nord – ah oui, pour les provinciaux : Lyon = Nord ; Paris = Grand Nord.

C’était il y a trois ans et maintenant, quand un mec me dit qu’il habite Limoges, je lui demande s’il a l’ADSL.

Pourtant, j’étais la première à me battre contre les clichés. Avant mon départ, quand les gens me disaient :

« Paris ?! Mais comment tu vas faire ? La pluie, la neige, la grêle, les giboulées, le déluge, la marée, Poséidon… »

Bref, je me suis demandée si ces gens-là votaient, priaient, revendiquaient le vagin de Catherine Laborde. Et j’adorais leur répondre :

« Bah quoi ! Tu crois que j’ai jamais vu la pluie de ma vie ? Puis je m’en tape, il y a peut-être un sale temps, mais au moins il y a des concerts, des expos, des musées… Toujours un truc à faire quoi ! »

Après un hiver à frisoter et sans mettre un seul pied dans un musée, j’ai compris. Et j’en suis arrivée à la conclusion qu’en vérité, les parisiens ne sont ni râleurs ni agressifs : ils ont juste une vie difficile. Et un temps de merde. Et puis, elle est quand même bonne cette Catherine Laborde.

Moi en revanche, maintenant que je suis blanche comme un cul, je le suis beaucoup moins. Et pour toutes les mines réjouissantes des rescapées que je croise dans le métro, je connais votre secret – et non ce n’est pas l’amour, à moins de niker avec Point Soleil.

En parlant de métro, quand j’ai vu la première fois tout ce bétail pressé et puant – oui, ça sentait un peu le petit oiseau – j’étais fière de ma décontraction. Et de mon déodorant. Aujourd’hui, j’ai déjà buté trois jap et deux rosbifs mais bon, ils étaient vraiment trop lents et j’ai rendu service à l’humanité – le quartier de la Défense quoi.

Souvent, dans un débordement de spontanéité, je lâche une expression bien méridionale, du genre « y a dégun » – et tout le monde de me regarder l’air interdit : « y’a quiiiiiiiiiiiiii ? ». Comment leur expliquer que « dégun », c’est personne justement…

De temps en temps je pète une durite, j’ai envie de tout plaquer, de faire le tour du monde, de l’humanitaire, de rouler en van et de manger mon caca… Bref, des lubies de parisiens mais qui ne sont pas des lubies, puisque je ne suis pas parisienne, en vrai. Chting !

Heureusement pour moi, j’arrive encore de temps en temps à franchir le périph’ pour passer un week-end dans le patelin où j’ai grandi, et où le PMU a remplacé la mairie : Ollioules. T’inquiètes pas, après deux ou trois pastis, t’arriveras à le prononcer. C’est comme ça, d’ailleurs, que la ville a été baptisée. Faut être complètement bourré pour appeler une ville « Ollioules ». Et j’imagine même pas ce qu’avait pris le type quand il a découvert la colline où j’habitais, « Le Gros Cerveau ». Déjà que je me coltine un nom de famille plutôt dégueulasse, il fallait qu’en plus j’ai une adresse de débilos !

Mais ça fait toujours du bien de retourner à Ollioules et redécouvrir la vie. Tu peux, par exemple, ne pas te laver les cheveux pendant deux jours sans avoir l’impression qu’on t’a renversé un pot d’Amora sur la tronche ; sortir de chez toi en Sergio Tacchini sans te sentir dévisagé ; prendre les transports en commun sans que tous ceux qui ont mangé du fromage aient décidé de se donner rendez-vous au même endroit. Enfin, ça c’est quand ils passent, les transports en commun.

Le soleil brille, le mistral souffle, l’air est pur. La vie est calme. Tout est calme. Trop calme. Beaucoup trop calme. Vraiment beaucoup trop calme. A paris, au moins, il y a des concerts, des musées, des expositions…

Il y a quelques années déjà, alors que j’étais souffifre stagiaire community manager pour un site Web, mon boss m’a dit : va sur Hellocoton, c’est cool. Alors je suis allée sur Hellocoton, et effectivement, j’ai découvert que c’était cool.

Sauf qu’au début, je n’avais pas de blog . Du coup, j’ai rapidement chopé des complexes. Encore plus qu’en matant les défilés de Victoria Secret. Pourquoi ? Parce que sur Hellocoton, t’as toute une tripotée de nanas qui partagent toute la journée les articles de leur blog respectif. Jusque là, rien de très complexant. Sauf que la plupart sont vraiment très très « énervantes ».

D’un côté, tu as les blogueuses modes : Coline, par exemple, qui est toujours bonasse même quand elle se rase le crâne. Ou Lilou, qui t’enchaîne une semaine de concours alors qu’elle a une intoxication alimentaire. Respect sista ! Tu as aussi les blogueuses beauté, comme Pschiiit ou Metauxlourds. Avant, je pensais savoir me faire une manucure ou un smoky. Jusqu’à ce que j’ attérisse sur leur blog. T’as aussi celles, comme Anne-So, Aizen ou Tribulate, qui ont des bêtes de blogs, avec un bête de design, des bêtes de photo… Alors que toi, tu trimes sur Paint depuis 2001. Bon, j’exagère un peu quand même.

Tu as aussi toutes celles qui postent des trucs improbables, qui n’existent que dans le monde de Mickey : elles font des profiterrolles à la violette, tricotent des chapka en peau de ragondin, retapent leur cuisine et te font tout un historique des travaux, avec un « avant » « après » et tout. Valérie Damidot peut aller se rhabiller – fermez les yeux ! Sans parler des darones, qui jonglent entre les biberons et WordPress, je m’incline…

Ces meufs-là, j’ai toujours eu envie de leur poser une question : COMMENT VOUS FAITES ? Qu’est-ce que vous mettez dans votre café le matin ? (Les blogueuses mode, je sais que vous mettez du Canderel, vous êtes grillées). Est-ce que Dieu est de mèche avec vous ? Je sais pas moi ! Vous êtes peut-être des êtres hybrides et supernaturels ? Où sont vos joyaux magiques ? Quel est votre fournisseur de cocaïne d’accès à Internet ? Dîtes-moi tout…

Bref, vous l’avez compris, Hellocoton est une usine à complexes. Mais aussi une usine à inspiration. Parce que c’est à partir de ce moment que je me suis dis : MOI AUSSI, je veux un blog qui démonte – et des joyaux magiques. C’est un peu comme ça qu’est née Une Bâtarde – même si l’idée de partager avec vous ma schyzophrénoe aigüe m’était déjà apparue, un matin d’automne, sur les quais du canal St martin, alors que l’air soufflait dans mes…ok j’arrête.

Bon, je n’ai pas encore cuisiné de maccarons aux pissenlits, ni instagrammé ma couverture navajo – même si j’ai un dream-catcher au-dessus de mon lit, encore un peu d’effort et je serai peut-être une C00kie en herbe. Euh, ouais en fait il y a encore du boulot. Il n’empêche que maintenant, je suis dans l’annuaire des talents et chaque fois que j’y pense, je me fais un petit égo trip. Duckface compris.

Mais ce qui me fait vraiment plaisir, encore plus qu’une bifle inopinée en sortant d’un bar, c’est toutes les blogueuses que j’ai pu rencontrées – virtuellement ou non – via Hellocoton : Camille et sa quête désespérée du mâle, du vrai. Mylène et son père, qui construit des tours dans son jardin. La belle Lilou, qui m’a fait gagner mon premier concours – j’ai poussé un cri qui m’a constipée une semaine ! Aizen qui, chaque fois qu’elle laisse un commentaire, fait presque l’amour avec le formulaire, si si ! Et toutes les autres que je suis, qui me suivent, qui se suivent. Je pense donc je suis. Cogito ergo sum. N’importe quoi. Je vous aime à l’italienne !

Merci Hellocoton <3

Il y a deux semaines, ma pote Camille m’a proposé sur un coup de tête : «et si ce soir on allait courir ?». J’aime pas courir, mais j’aime bien les coups de tête alors j’ai répondu : «go !». Voilà comment je me suis retrouvée en jogging au parc monceau. La tristesse.

Courir… Le truc le plus relou de toute la terre (après trier le blanc des couleurs quand tu fais une lessive). J’ai jamais pigé le concept : tu cours, sans aucun but, si ce n’est celui de souffrir et d’avoir l’air d’un bouffon. Ouais, quoi qu’il arrive tu as l’air d’un bouffon : si tu vas tout droit tu ne sais pas où tu vas, et si tu tournes en rond bah…tu tournes en rond. Bref, tu avances dans le vent. Tu te manges la queue. Tu te mets en abîmes. A un certain niveau tu pourrais même arriver à t’enculer tout seul. Un peu comme quand tu votes UMP. (Elle n’est pas de moi). Sérieux les mecs, c’est quoi le délire ?

Le pire, c’est quand tu n’habites pas plus un patelin faisandé du 83, mais une ville merveilleuse, pure comme Paris, et que t’es obligé de courir aux yeux de tous, en respirant l’air cristallin de la circulation. Bonheur. Donc non seulement t’as l’air con, mais en plus t’hyper-ventiles et tu fais partager. Histoire que tout le monde voit bien que t’es en train de te transformer en station TOTAL.

En parlant de TOTAL, ya un truc dont j’aimerais parler : c’est le total look du jogger (tema la transition !). Ouais, au début, tu ne sais pas trop si tu vas te geler les miches ou au contraire exploser dans ta graisse et transpirer comme un sagouin. Donc dur d’anticiper. La première fois tu mets des collants sous ton jogging, un sweat à capuche, une écharpe, des chaussettes de ski…T’as plus qu’à te frotter au gravier et tu prends feu. La fois d’après tu n’as pas envie de refaire la même connerie donc tu tentes le combo petit short/débardeur. Bref, tu te pèles tellement le cul que tu cours les tétines au garde-à-vous. Ils sont tous contents, au parc Monceau.

La première fois qu’on s’est donné rendez-vous avec Camille, j’avais 15 minutes de retard. C’était pas volontaire, mais depuis que j’ai compris que ça me permettrait de courir 15 minutes de moins, je prévois d’arriver en retard à chaque fois. Je sais qu’elle le sait et mais elle sait pas que je sais qu’elle sait. Enfin c’est un peu compliqué…

Camille je l’adore, c’est ma bestah (avec Rudolph ouech). Mais quand on va courir je la déteste, au moins les 20 premières minutes, surtout quand je repense à tout ce qu’elle m’a dit sur le sujet : «20 minutes, ça sert à rien, c’est le temps de s’échauffer, faut passer le cap. Là tu muscles juste ton cœur, pour brûler les graisses il faut courir encore 20 minutes». Je ne sais plus si j’ai envie de tuer Camille, le tout Monceau ou Forest Gump. Je ferais bien un génocide en fait. Mais quand je pense au Wati Boule qui m’attend cet été, j’aime un peu plus Camille, Tom Hanks, tout ça tout ça quoi….

En plus, elle est quand même super patiente. J’ai toujours un truc quand je cours : la gueule de bois, un point de côté, une crampe, envie de pisser… Je pense qu’aujourd’hui je vais tester le souffle au coeur. Ouais, elle est patiente même si elle a des idées super bizarres. Genre quand je sais pas où mettre mes clés, elle me dit d’un naturel déconcertant : «bah, dans ton soutif Cabcab !». Voilà comment je rentre chez moi la croix du sud imprimé sur le téton. Putain de porte clé… Je ne te raconte pas les sensations pendant la course !

Sinon, avant d’y aller je me fais toujours une belle queue de cheval, pour faire genre sportive-bonasse t’as vu. Sauf qu’au bout de 5 minutes de course j’ai plus de queue de cheval. Je suis un cheval de trait tout court. Mais j’ai progressé ! Maintenant, je fais 4 fois le tour du Parc Monceau. En 45 minutes. Ouais bon. Je souffre.

Je souffre encore plus quand je vois Jeannie  Longo me passer devant une fois, puis deux, puis trois, sans aucune goutte de sueur, avec le smile, la patate, bref. C’est une pute. Je sais qu’elle fait exprès en plus. Mais avec Camille on a un défi : la dépasser. Sauf que depuis que le mec de Camille, footballeur, nous a dit qu’il n’arrivait même pas à la suivre, on s’est dit qu’on allait plutôt faire du Poule Dance. Pour me réconforter, je me dis que c’est plutôt le mec de Camille qui doit changer de poule. Mais depuis hier, on a résolu l’énigme du Footballeur en carton qui n’arrive pas à suivre la Jeannie Longo du Parc Monceau. En réalité, il s’arrête et fait genre des pompes en matant de la petite ! (Dixit ma Camille). Je les aime

D’ailleurs, quand il y a un match, on va mater la ligue des champions après notre footing. En mangeant des buritos et en buvant de la Despe. En gros, on nike tous nos efforts. Sans scrupule. Mais si on n’avait pas couru avant, on aurait tout pris dans le cul… Là, on a un peu plus de marge quoi. Ce sont les arguments de Camille. C’est ma coupine…

Le soir, quand je rentre chez moi je me désape et je me regarde. Je cherche le moindre centimètre de graisse qui serait passé à la trappe. L’autre fois, j’ai capté que j’avais maigri de l’oreille droite, je ne sais pas si ça compte.

Bref, bientôt, j’aurai un wati boule. Comme Claudia Colucci (vidéo qui fait mal) :

Il y a un mois, j’ai décidé qu’il était temps pour moi d’arrêter de fumer : adieu agios et découverts, cheveux ternes et bec empâté. Et surtout adieu vie sociale.

La clope est une imposture. Quand j’ai commencé, je me berçais gentiment d’illusions :

« – Non mais c’est occasionnel, en soirée, de temps en temps… Quand je bois un peu quoi !»

(La VRAIE question était donc plutôt : à quelle fréquence bois-tu ? C’est là que « l’occasionnel » devient quotidien). Quand c’est donc devenu plus fréquent, je me berçais encore d’illusions :

« – Non mais j’arrête quand je veux, je ne suis pas accro… Le jour où je sentirai que je le suis, j’arrêterai ! »

Bien sûr : à partir du moment où tu es addict, et donc par définition que tu ne peux plus vivre sans, tu vas pouvoir t’en débarrasser. La logique imparable des fumeurs occasionnels pas occasionnels… La logique imparables des fumeurs tout court. Oui, avant de se bercer d’illusions on a surement été bercé trop près du mur.

Le fumeur occasionnel pas occasionnel qui tente d’arrêter a tout essayé : les patchs, mais ça lui donne la nausée ; l’acupuncture, mais il a peur des aiguilles (et des chinois) ; l’hypnose, mais il n’aime pas Kevin Becon. Bref, il a même essayé d’arrêter par lui-même : «cette clope, c’est la dernière ! Euh l’avant-dernière en fait, parce que tout à l’heure j’ai une réu super importante et blablablabla». La motivation des fumeurs…

Pire encore : la motivation des fumeuses ! Car si le fumeur occasionnel pas occasionnel est UNE fumeuse, arrêter de fumer est encore plus douloureux. Pourquoi ? L’équation redouble de simplicité : arrêter de fumer = grossir. Et grossir = mourir. Oui, l’équation redouble aussi de connerie.

Et pourtant, je suis fumeuse et il y a quelques semaines encore je prenais ma décision, toute seule comme une grande. Pensant que j’allais faire breveter ma bonne volonté.  Les premiers jours j’étais genre ultra fière. En plus je m’apercevais que – ô joie – j’avais des tunes ! Evidemment, quand on me lançait sur le sujet, je ne pouvais pas m’empêcher de me la péter un peu :

« – Vous fumez mademoiselle ? *mec chaud bouillant qui veut du feu*

- Moi ? Ah non pas du tout désolé…  *insolence vaniteuse mais sexy*

- Vous avez raison, avec ce teint de porcelaine, ce serait du gâchis ! Bonne journée… (t’as vu comment je m’envoies des fleurs au passage…) (Teint Miracle de Lancôme si ça t’intéresse)

-Euuuuuuuh non mais attend la fumée ne me dérange p… » *mec chaud bouillant déjà bien loin*

Ok, tu préfères rouler des pelles à un cendrier froid ? C’est ton problème ! Moi au moins je suis bien roulée… Roulée ? Rouléééééééee ?!!!

Bon, c’est vrai que parfois tu te retrouves un peu comme une conne quoi à péter des câbles. Sans parler des halus que tu te tapes au quotidien. TOUT est cigarette : tes doigts, les doigts de la fille à côté, le stylo, le cure-dent, le poteau, la tour Eiffel… Tu craquerais tout avec une allumette ! Dans ta tête, tu reviens à l’état sauvage et il suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste et d’un mot d’amour… Bref Johnny est ton rédempteur.

(J’ai failli dire «Johnny fait un tabac» mais je suis abstenue t’as vu !).

Avant, t’avais des distractions et des soirées bien chargées (sur Megaupload). Maintenant, chaque fois qu’un perso de Madmen s’allume une clope t’es au bord de la défaillance. Tu ne peux même plus écouter les Doors tranquille : tu penses qu’à un truc, FUMER. En fait, tu ne peux tout simplement plus vivre : TOUT, mais alors absolument TOUT concorde avec la cigarette.

Tu ne peux plus sortir du métro car c’était LE moment qui te libérait des trois heures de trajets infernales que tu venais de te taper. Tu ne peux plus boire de café parce que défaillir à la règle des trois «C» – café, clope, caca – c’est sacrilège. Tu ne veux plus de canon parce que défaillir à la deuxième règle des trois «C» – canon, clopes, cul – c’est encore un sacrilège. D’ailleurs tu ne peux plus baiser non plus parce que sans la Marlboro d’après, le cul n’a plus d’intérêt. Ta vie est merdique. Tu es merdique. Le monde entier est merdique et d’ailleurs : tu lui fais bien savoir !

Tu es devenue chiante, irritable, grosse, acariâtre, transparente et tes cheveux sentent le shampoing. Bref, quitte à être le cancer en personne : autant ne pas se priver ! Hello Lucky Strike…

Parce que la journée de la femme est un alizé intertropical, une bourrasque de neige fraîche, un sirocco sur le sable chaud… Bref, du vent quoi – qui souffle accessoirement depuis trente ans et qu’il ferait bien de mettre un peu de Revitalift Visage contours & cou.

Vous le savez sûrement, aujourd’hui et comme tous les 8 mars de chaque année : c’est la journée des Marie-Claire, du yaourt 10% et des tampons avec applicateur. Bref, c’est la journée de la femme.

Cette journée, qui a été officialisée par les Nations Unis en 1977, est l’occasion de revendiquer l’égalité des femmes. En d’autres termes, on revendique l’égalité en excluant toute le reste de la population. Logique implacable de la journée de la femme, tu peux pas test.

C’est donc le moment précis où Ni putes ni soumises et toutes ses copines ont mis leur réveil et constatent que rien n’a changé, que la condition de la femme est toujours aussi déplorable.

« – Bon les meufs : écart salarial, plafond de verre, parité, partage des tâches… ça peut plus durer là ! On a une journée pour faire évoluer les mentalités, et que ça saute ! »

Le reste de l’année, on peut toutes aller se faire bebar.

Certaines diront qu’on fait plutôt l’bilan,  comme les Nèg’ Marrons. D’ailleurs on le fait tellement «calmement comme si on avait 50 ans» que rien, mais alors absolument rien n’a changé le lendemain. Ni le lendemain du lendemain. Et le lendemain du lendemain du lendemain.

Par contre le jour-même, c’est la «révolution» dans la rue, les femmes sont bien décidées à marquer la fin de l’Ancien Régime, il est temps pour elles d’être bonne(aparte) : place au régime Dukan !

Dans les ménages, elles œuvrent aussi pour la fin de la royauté, de la société d’ordres et des privilèges :

« –  Chéri. T’es gentil aujourd’hui t’évites de me faire un cocard, pour la vaisselle c’est l’éponge avec grattoir et le point G : il est juste-là… Merci. »

YOUPI REVENDICATION !

C’est aussi le moment où les féministes prennent la parole. Avec des puérilités. Pour dénoncer des puérilités. Qui confortent leurs propres puérilités. Bref, c’est la journée des puéricultrices.

Maintenant ne tu te fais plus avoir – surtout parce que tu sais que la moitié d’entre elles ont regardé Miss France trois mois avant. Mais il fut un temps où, alors que t’étais plutôt pas trop mal dans ta peau, tu les écoutais et finissais par toi aussi te sentir oppressée, accablée, complexée, retournée. Bref, Lyndsay Lohan après un afterwork.

Et ça, c’est prohibé.

Puis, faut pas déconner, on n’est pas TOUTES obligées de sucer des queues pour avoir une augmentation. D’un autre côté, c’est pas si mal que ça : regarde Zahia maintenant… Une vraie working girl ! Bon, c’est sûr qu’il lui manque encore la parole, chaque chose en son temps.

Tout ça pour dire que cette journée est une grosse blague, parce que nous les femmes : c’est toute l’année qu’on en chie ! A commencer par nos «histoires de filles», justement. Oui, tu sais, cette fameuse période du mois où tu vis comme une Ermite et agresses ton voisin, avec le Spasfon pour seul ami. VAAALA. C’est un peu une mission commando,  «28 jours plus tard» à chaque fois quoi (il a tout compris ce Danny Boyle).

Rien que pour ça, c’est pas UNE journée qu’il nous faudrait en compensation, c’est toute une année bordel !

- Mode «démago» OFF -

Si toi aussi t’as les portugaises un peu trop encombrées, dis non merci au coton-tige et continue d’anticiper la fin de toutes les phrases. Et t’aperçois par la même occasion que ton cerveau est un être vicieux et immoral.

Il y a quelques jours, je médisais discutais avec une collègue de travail quand une cliente est arrivée, plutôt bien roulée et sapée comme une pépète parisienne. Bref, tu sentais que le boulevard Haussmann venait de la chier quoi.

« – Putain j’adore son slim.

- Ouais, mais elle se la pète un peu quand même, avec son perfecto. Il a du lui coûter bonbon, acheté chez Maje.

- Ah bon elle est au chômage ?

- Acheté CHEZ MAJE ! T’es bouchée ou quoi ?! »

Bref, ceci est mon quotidien. Depuis une éternité. Pourtant je ne suis pas sourde ! Mais y a rien à faire, j’entends toujours ce que je veux, quand je veux. Soit je fais répéter mon interlocuteur ou, pire encore, éclate de rire avant qu’il n’ait terminé sa phrase parce que j’ai entendu un truc super drôle. Mais genre SUPER SUPER drôle. Alors qu’en fait…c’est pas drôle du tout.

A part ça,  tu ne te sens pas du tout comme une huître. C’est génial.

D’ailleurs, mon premier souvenir de cet ordre-là remonte à mon enfance : ma mère voulait absolument que je file au lit et je prenais mon air malheureux. Ce qui, évidemment, est tout à fait efficace. Hum.

«  Ooooooh…bah vas-y fais ta tête de misérable,  pauvre petite co… »

Et là, j’ai écarquillé les yeux tels deux trous de balle hypertrophiés… Ma mère, interrompue dans son élan :

« – Bah quoi ?

- T’allais me traiter de connasse maman ?

- Mais non ! De Cosette… Enfin si tu insistes ! »

Voilà, je pense que tout a commencé avec cette histoire de « Cosette » pour en arriver à hier soir, ce moment magique où j’ai entendu « bifle de homard ». Je n’échappe absolument JAMAIS à la règle ! Tout ce qui commence par « bi.. », « cu… », « su… » fait écho en moi à toute une flopée de joyeuses expressions… et je ne peux pas m’empêcher de les entendre. Je dois être co…

rrompue.

Sans parler des mots que j’oublie ! Un vrai mystère et surtout de grands moments de solitude où t’as l’air bien con. Pourquoi ? Parce que tu cherches un mot. Tu l’as oublié. Tu penses à un autre mot qui n’a strictement rien à voir MAIS qui lui ressemble. Et comme un con tu le dis :

«  - Oui, tu sais, ça finit par « ette »… Comme « brouette », sauf que c’est pas ça ».

On est VACHEMENT avancé. Surtout quand l’autre te répond :

« – Serviette ? Levrette ? Henriette ? »

Merci de ton aide ! Le pire dans tout ça, c’est que même mon téléphone s’y met. L’autre fois j’ai voulu signer un SMS «besos cariño» pour faire genre «hola guapa que tal», belle gosse bilingue quoi. Et ce con de T9 me l’a changé en «besos Caribou». Et j’ai envoyé.

Merci du service !